

Introduction globale
Le melon est parmi les spéculations les plus rentable sur le marché marocain. La superficie a atteint les 10.000 ha en 2016, avec un volume destiné à l’export d’environ 56.000 tonnes. La production en plein champs occupe la grande partie de la superficie avec une concentration au niveau de la région du Gharb et Marrakech, tandis que la production sous serre se concentre au niveau de la région d’Agadir et Dakhla.
Pour le melon, on plante 4 types principaux à savoir le type Gallia, le type ananas, le type canari destinés au marché local et le type charentais destinés à l’export.
Étapes de la conduite technique de la culture
Identification de la culture
Rotation culturale
Installation de culture
Fertilisation
Protection phytosanitaire
Récolte et conservation
Média
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Kit culture
Identification de la culture
Nom binominal : Cucumis melo
Famille : Cucurbitaceae
Règne : Plantae
Ordre : Violales
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Dilleniidae
Cycle végétatif du melon
Exigences Pédoclimatiques
Température
Les jours longs sont une condition clé pour la pollinisation et la nouaison, car une courte durée de photopériode se traduit par une diminution du nombre de fleurs et une réduction du calibre.
Eau
Les besoins en eau de la culture du melon sont variables en fonction du cycle de développement et du type de production. Pour la culture de plein champs et sous petits tunnels, la consommation globale en eau pour un cycle de 3 à 4 mois est de 300 à 400 mm d'eau.
Des quantités d'eau insuffisantes affectent la croissance végétative et la qualité du fruit, alors que l'excès d'eau peut provoquer l'éclatement des fruits et les pertes en sucres.
Sol
La culture de melon s’adapte bien aux sols profonds, légers et drainants. Ainsi on exige que le sol soit bien aéré avec une bonne capacité de rétention en eau. Les sols légèrement calcaires au pH compris entre 6,0 et 7,5 conviennent, en revanche les sols acides (au-dessous de 5,6) sont à proscrire.
Rotation
Il est connu que la rotation culturale joue un rôle dans la préservation du sol ainsi que dans l'amélioration de ses qualités Physico-chimiques et permet également de réduire le taux d'infestation par les maladies et le degré d'attaques des ravageurs. En ce qui concerne le melon, il est bien recommandé d'éviter de cultiver cette espèce après des cultures appartenant à la même famille (Pastèque, courgette...)

choix variétal
Le choix de la variété reste une étape déterminante pour réussir la culture de melon. Les variétés qu’on va choisir doivent avoir un potentiel de production, une résistance aux maladies et d’une qualité acceptable au marché. D’autres paramètres sont à prendre en considération notamment la durée du cycle, le marché de destination et l’aptitude au transport et la conservation.
Au Maroc on reconnait quatre principaux types : le type Souihla ou Galia, le type Ananas, le type jaune canari et le type charentais.
Opérations culturales
Installation de la culture
Comme pour nombreuses espèces de la famille des cucurbitacées, La préparation des plants de melon s'effectue obligatoirement en pépinière.
Semis
Le semis s’effectue au niveau des plaques alvéolées comprenant 56 cellules, on opte pour un substrat indemne des pathogènes potentiels, bien aérée et ayant une bonne rétention en eau. La période d’élevage des plants en pépinière dure 22 à 25 jours, comprend l’étape de greffage sur la courge. Une fois ayant atteint le stade deux feuilles, Les plants sont prêts pour la livraison.
Transplantation
Après avoir achevé leur séjour en pépinière, les plants sont acheminés vers les parcelles pour la plantation, on opte pour une densité de 6.000 à 8.000 plants par hectare en plein champs, et de 16.000 à 18.000 sous serre.
Préparation du sol
La préparation du sol commence par un labour profond (20-30 cm) suivi par un labour superficiel (10-15 cm), par la suite l’incorporation du fumier et l’engrais de fond doit être appliqué avant la plantation.
Mise en place des lignes de plantations
Afin de faciliter le traçage des lignes de plantation, il est indispensable de déclencher une irrigation par aspersion ou immersion, la longueur d’interligne et entre-plants est ajustée selon les variétés et le mode de conduite : en plein champs, l’espacement entre les rangées est de 100 cm et l’écartement entre les plants de 50 à 60 cm entre les plants, en passant au système sous serre on opte un espacement de rangées de 150 à 200 cm et un écartement de 40cm entre les plants.
Le paillage plastique noire est une pratique courante, qui permet de lutter contre les adventices et d’optimiser les conditions de développement racinaire.
La plantation
La plantation se fait entre le mois de janvier et avril et diffère selon le type de melon et la zone de production. Le meilleur moment pour planter est la période matinale jusqu’à midi pour éviter les températures élevées, encore il faut enterrer les racines pour éviter leur dessèchement.
Opérations d'entretien
- Le désherbage: on se débarrasse des jeunes pousses des adventices en travaillant le sol à l’aide d’une sape, on opte aussi pour le désherbage chimique en cas de forte infestation.
- Le pincement : les fleurs mâles sont à éliminer car elles affaiblissent la plante et bloquent sa croissance.
- L’éclaircissage et l’ébourgeonnage : cette étape se réalise après la nouaison et consiste en l’élimination des fruits et des bourgeons supplémentaires, cette pratique se traduit par une amélioration nette de la qualité et du calibre.
La fertilisation
La fertilisation reste une étape clé pour assurer une production optimale, la fertilisation équilibrée doit reposer sur un apport raisonné en éléments majeurs et mineurs. L’azote est responsable sur la croissance végétative de la plante, le phosphore est essentiel pour la croissance racinaire, tandis que le potasse intervient au niveau de la nouaison et grossissement du fruit ainsi ,il accroit la défense de la plante vis-à-vis des agents pathogènes.
Le melon est exigeant en tous les oligoéléments, mais il est plus sensible aux carences en Molybdène responsables de la brûlure marginale des feuilles.
Théoriquement, pour produire une tonne, on doit prévoir un apport de 3,4 Kg d’azote, 1,2 Kg de phosphore et 6,5 Kg de potasse.
Plan de fertilisation
Il en existe deux molalités de fertilisation:
La fertilisation standard : où l'ensemble des engrais est apporté directement au sol avec deux intervention : la fertilisation de fond qui comprend un apport en matière organique sous forme de fumier ou du compost et/ou un apport d’engrais de fond, cette étape doit se faire au moment de la préparation de sol. La fertilisation de couverture est complémentaire et a pour objet d’apporter les engrais spécifiques pour répondre aux exigences de chaque stade.
La fertigation : est la plus fréquente et permet un apport journalier en éléments minéraux apporté conjointement avec l'eau d'irrigation selon un calendrier tenant compte des stades de développement de la plante.
Les oligoéléments sont apportés en petites doses (en ppm), principalement via applications foliaires. Une application doit avoir lieu chaque 2 à 3 semaines.
L’irrigation
L’irrigation commence juste après la plantation. Elle se fait généralement par un système de goutte-à-goutte. L’aspersion et le pivot ont été abandonné car ils favorisent le développement des maladies cryptogamiques et grille des fruits. L’irrigation est pilotée en fonction du type de sol, des conditions climatiques et du stade phénologique de culture. Les besoins en eau s’élèvent à 300-400 mm selon les régions, on arrête l’irrigation durant les premiers stades pour induire l’émission racinaire. l’irrigation doit être maintenue régulièrement durant la floraison et la nouaison pour éviter l’éclatement des fruits.
Protection phytosanitaire
Le melon est attaqué par les nématodes, un grand nombre de maladies et de ravageurs. Une mauvaise gestion de ces agents pathogènes peut réduire de façon significative le rendement et la qualité de la production.
Les ravageurs de melon qui font l'objet d'une lutte sont :la mouche blanche, les pucerons et les acariens.
Le virus de new Delhi (TOLVNV) récemment introduit demande une attention particulière. La lutte repose sur l’élimination vecteur (la mouche blanche) et l’achat des plants certifiés indemnes du virus.
Les nématodes (meloidogyne sp.) et la fusariose sont des agents pathogènes telluriques très néfastes pour le melon, mais les plants greffés manifestent une tolérance satisfaisante.
Pour les maladies, le mildiou et l’oïdium sont les maladies les plus communes mais on peut bien les gérer par les traitements préventifs, respectivement par des applications de cuivre et du souffre.
Lutte contre les maladies et ravageurs du melon
La récolte
La récolte est généralement groupée en 15-20 jours. Le stade de récolte est reconnu par des signes caractéristiques, à savoir le changement de la couleur extérieure du vert au jaune selon les variétés, l’apparition d’une zone jaunâtre et sèche autour du pédoncule des fruits, l’acquisition d’une odeur caractéristique de maturation, ainsi il est conseillé de procéder à la coupe et à la dégustation des fruits à partir du 120 ème jour pour vérifier le gout et taux de sucre.
Post-récolte
Le melon est un fruit climactérique, c’est-à-dire que le fruit poursuit sa maturation après la récolte, il faut mentionner encore que le fruit est très périssable et demande une manipulation douce surtout le charentais lisse. La durée de conservation se limite en quelques jours à une température de 6-8˚C, dans une température plus basse, le melon subit des dégâts de froid, principalement la vitrescence.